10 choses que les consommateurs doivent savoir sur la FinTech
À l'occasion de la sortie de notre dernier rapport « Banking on the Future : une exploration de la FinTech et de l'intérêt des consommateurs » , Consumers International présente dix conséquences de la FinTech pour les consommateurs :
1. Finance + Technologie + FinTech = une révolution dans les services financiers
L'association de la finance et de la technologie n'a rien de nouveau. Cela fait longtemps que les institutions financières adoptent de nouvelles technologies : les distributeurs automatiques de billets, les cartes de crédit munies d'une puce et d'un code secret furent un temps révolutionnaires. Cependant, la FinTech bouleverse la forme et la distribution des services financiers à bien plus grande échelle. Des micropaiements aux prêts entre particuliers, en passant par les planificateurs de budget sur smartphone et les paiements mobiles, de nouvelles sociétés contournent les institutions et intermédiaires financiers établis. Elles fournissent des produits et services directement aux consommateurs.
Puisque la moitié de la population mondiale déclare utiliser au moins un service FinTech, il est probable que vous en utilisiez déjà un. Et si vous vivez en Inde ou en Chine, où 75 pour cent des consommateurs utilisent déjà des produits FinTech, c'est encore plus probable.
2. Vous disposerez d'un plus grand choix pour gérer votre argent
Les sociétés de FinTech et les banques établies s'affrontent pour obtenir leur part sur le marché des services financiers. Les sociétés de FinTech bénéficient de coûts d'exploitation réduits et peuvent réagir plus facilement aux besoins individuels des consommateurs puisqu'elles profitent d'un meilleur accès aux informations les concernant. Quant aux banques établies, elles disposent de réseaux de grande ampleur, d'une clientèle existante et fidèle, d'une solide confiance institutionnelle et d'une conformité réglementaire intégrée. Cette épreuve de force a intensifié la concurrence sur le marché des services financiers, ce qui signifiera probablement un plus grand choix pour les consommateurs.
3. Les transferts de fonds pourraient devenir plus rapides et moins chers
Si vous envoyez régulièrement de l'argent à vos proches ou à vos amis à l'étranger, vous savez à quel point les frais peuvent être coûteux. Pour répondre aux 32 milliards de dollars de frais estimés perdus lors des transferts internationaux, de nombreux services de FinTech concurrencent les banques établies avec des frais réduits et une exécution plus rapide. Dans les pays émergents, des services tel que BitPesa, un service de transfert de fonds disponible au Nigeria, au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie, au Sénégal, et en République démocratique du Congo utilisent l'infrastructure blockchain pour réduire les coûts de transaction et améliorer la transparence. Des challengers plus importants tel que Transferwise concurrencent les grandes banques et d'importants services de transferts de fonds en proposant l'envoi d'argent à l'étranger avec des frais selon eux huit fois inférieurs à ceux pratiqués par les services traditionnels.
4. Votre banque pourrait disparaître
Un tiers des membres de la génération Y aux États-Unis pensent qu'ils n'auront pas besoin d'une banque dans 5 ans. Ils comptent sur les start-ups de technologie pour remplacer les fonctions bancaires traditionnelles. L'attrait de la FinTech repose sur le rapport qualité-prix de ses services et dans la vaste gamme de solutions innovantes proposées pour répondre aux besoins quotidiens des clients. Cet attrait est susceptible d'être atténué par la prise de conscience grandissante des consommateurs quant aux risques liés aux tout jeunes services de FinTech. En huit ans, les sociétés de prêt entre particuliers en Chine sont devenues une partie intégrante du tissu économique. Les régulateurs ont été contraints d'intervenir en 2015 lorsque de nombreux services ont mis la clé sous la porte les uns après les autres. La collaboration entre les technologues, les législateurs, l'industrie et les régulateurs pourrait permettre de limiter ces risques.
5. De « non bancarisé » à « bancarisé » en un rien de temps5. De « non bancarisé » à « bancarisé » en un rien de temps
Entre 2011 et 2014, 700 millions d'individus ont ouvert un compte, mais pas auprès d'une banque. La FinTech sur mobile a bénéficié à de nombreux consommateurs d'Afrique subsaharienne, où les comptes mobiles ont largement contribué à l'augmentation du nombre de détenteurs d'un compte, passant de 24 pour cent en 2011 à 34 pour cent en 2014.
Malgré ces augmentations, il faut encourager l'augmentation de l'inclusion financière, particulièrement auprès des femmes. Seulement 58 pour cent des femmes possèdent un compte contre 65 pour cent des hommes. En plus des nombreux produits bancaires mobiles disponibles, des facteurs tels que le caractère abordable et la qualité de l'accès à internet sont essentiels pour améliorer l'inclusion financière.
6. Votre conseiller financier pourrait se trouver dans votre poche...
Les applis de gestion financière permettent aux consommateurs d'accéder à des conseils financiers à la demande. Les applis utilisent des données de transaction ou même des informations comportementales pour fournir des aperçus, des programmes et des instructions afin d'aider les consommateurs à gérer leur argent et même à s'assurer que les factures soient payées. Si vous avez tendance à trop dépenser en plats à emporter lorsque votre compte s'approche du rouge, l'appli le détectera et pourra vous le signaler pour reprendre la situation en main. D'autres applis pourraient aller plus loin en passant un coup de balai sur l'argent restant sur le compte à la fin du mois pour le déplacer vers un livret d'épargne.
Cependant, avec un tel volume de données personnelles requises au bon fonctionnement des applis, les préoccupations sont croissantes non seulement quant à la confidentialité et à la protection des données, mais aussi en ce qui concerne l'éthique de l'utilisation des données, et les moyens par lesquels ces données sont utilisées pour attirer des publicités ciblées ou intrusives. Pourrions-nous nous retrouver dans une situation dans laquelle les banques et les assureurs abandonnent les agences d'évaluation du crédit au profit de l'analyse des profils de réseaux sociaux et de l'historique de navigation sur internet ?
7. Il sera plus difficile de perdre votre portefeuille...
Tandis que les espèces représentent toujours près de 85 % des transactions des consommateurs, entre 2009 et 2014 la valeur totale des transactions dématérialisées du monde entier a augmenté de près de la moitié. Certains des plus grands acteurs de la technologie se sont déjà établis dans ce secteur avec Apple Pay détenant 57 % de part de marché, suivi par Samsung Pay et Android Pay.
Les fournisseurs de paiement électronique ont cependant encore du travail à faire pour convaincre les consommateurs de la supériorité de leur plate-forme de paiement. 49 % des consommateurs ont déclaré être satisfaits de leurs modes de paiement actuels.
8. …mais plus facile de perdre le contrôle de votre vie privée
Les services de FinTech reposent principalement sur la collecte d'informations précises sur les consommateurs et leurs comportements. Les services financiers sont ainsi devenus les plus grands utilisateurs de données. Les champions de la FinTech défendent leur cause en affirmant que les consommateurs bénéficieront de produits personnalisés et de meilleurs prix grâce à une meilleure compréhension de leurs préférences. Les critiquent soutiennent que cela augmente non seulement les risques de fuites de données, mais que ces pratiques pourraient en réalité accroître l'exclusion financière en proposant des prix trop élevés aux consommateurs considérés comme à risque ou dépourvus d'une empreinte numérique.
Votre risque de crédit pourrait même augmenter en fonction des actions d'autres consommateurs ayant les mêmes habitudes d'achats que vous. Une société de carte de crédit aux États-Unis a été accusée d'attribuer un risque de crédit plus élevé aux clients qui avaient utilisé leurs cartes pour payer leur thérapie de couple, leur traitement ou des services de réparation des pneus, en fonction de ses expériences avec d'autres clients et de leurs historiques de remboursement.
9. Vous pourriez payer votre sandwich en bitcoins
Les portefeuilles virtuels, qui vous permettent de recevoir, de stocker et d'envoyer des crypto-monnaies à d'autres personnes, pourraient devenir l'équivalent d'un compte bancaire et d'une carte de paiement tout-en-un. Les crypto-monnaies sont attrayantes parce qu'elles sont décentralisées, ce qui signifie que les transactions ne passent pas par des banques ou des tiers. Elles permettent une plus grande confidentialité des transactions et offrent aux consommateurs la possibilité d'acheter des pièces virtuelles comme investissement. De grandes enseignes telles que Dell, Expedia et Subway acceptent déjà les paiements en bitcoins.
Cependant, les mêmes qualités qui plaisent aux utilisateurs du bitcoin sont aussi une source d'inquiétude. Tout système décentralisé a pour caractéristique essentielle l'impossibilité d'une prise de contrôle par une autorité centrale. Cela soulève des questions sur la responsabilité et l'accès des consommateurs aux réparations et aux droits de contestation des décisions. La sécurité des comptes en bitcoin a fait l'objet d'un examen minutieux suite à un braquage numérique ayant entraîné le vol de 460 millions de dollars en bitcoins par des pirates informatiques. À moins que les vulnérabilités de sécurité ne soient résolues de manière satisfaisante, l'adoption des crypto-monnaies pourrait être limitée.
10. Un robot pourrait s'occuper de vos économies
Un robo-advisor collecte des informations auprès des clients sur leur situation financière au moyen d'une enquête en ligne, puis utilise les données pour fournir des conseils et/ou investir automatiquement les actifs du client. Le nombre de consommateurs utilisant des robo-advisors a presque doublé entre 2016 et 2017. La société américaine Wealthfront est un exemple de service de robo-advisor ayant attiré plus de 3 milliards de dollars d'actifs.
Mais il ne s'agit pas nécessairement d'un scénario opposant un humain et un robot. Des services établis tels que Vanguard, Fidelity et Schwab commencent à adopter les robo-advisors et proposent leur propre robot, ou des options d'investissement hybrides. Les robo-advisors pourraient voir leur part de marché diminuer mais ils ont permis de mettre les services de gestion des investissements à disposition du grand public. La supériorité de leurs conseils reste cependant à démontrer.
Découvrez-en davantage sur l'essor de la FinTech en téléchargeant notre rapport « Banking on the Future : une exploration de la FinTech et de l'intérêt des consommateurs ».
Nous disposons aussi d'un résumé du rapport de dix pages pouvant être téléchargé ici.